En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie

C’est le cas de 28% des séniors de 61 ans. De quoi vivent-ils, sinon de minima sociaux ou des revenus d’un seul membre du couple. La réforme des retraites Macron-Borne accentuera ce piège à pauvreté en repoussant à 64 ans l’âge requis pour bénéficier de sa retraite. Raison de plus pour continuer à s’y opposer en manifestant le 6 juin prochain, juste avant l’examen de la proposition de loi du groupe LIOT à l’Assemblée nationale. La gauche votera ce texte visant à abroger le recul de l’âge minimum de départ à 64 ans fixé par la réforme des retraites.

Crédit photo Nicola Barts/Pexel.com, usage libre sous licence ouverte Pexels.com.

Ces informations sur la situation des séniors «ni-ni» (ni en activité, ni au chômage, ni en retraite) ont été tout récemment publiées par l’INSEE (Insee Première, n° 1946 du 11/05/2023). De quoi vivent les gens concernés? Soit de minima sociaux — s’ils n’appartiennent pas à cette frange de la population que ne demande pas à bénéficier de ses droits; soit des revenus du couple réduit à un seul salaire ou une seule pension; soit de rien, sinon de petits boulots, de débrouille ou de solidarité familiale.

La réforme des retraites va aggraver très sensiblement ce piège à pauvreté qui résulte de la perte d’emploi, puis de la fin de droits à partir de la cinquantaine. Elles sont deux fois plus à être non diplômée (42%) que la population en emploi au même âge.

Elles subissent majoritairement leur situation : 45 % des personnes ni en emploi ni à la retraite de 55 à 61 ans sont sans emploi pour une raison de santé ou de handicap, 19 % sont sans emploi malgré une recherche active et sont donc au chômage au sens du BIT (ce qui n’implique pas que ce soit du chômage indemnisé, contrairement à ce qu’on pourrait penser).

45% de ces personnes rencontrent des problèmes de santé ou sont frappées d’un handicap. Là encore, la réforme Macron-Borne aura des effets aggravants, parce que, mécaniquement, elle conduira à des situations de santé détériorées en raison de l’allongement de la durée requise du travail. En seront victimes les personnes frappées par des problèmes de santé, les non- ou peu diplômés ou les femmes, cumulativement. Les injustices sociales s’en trouveront aggravées.

59% des personnes de 55 à 61 concernées sont des femmes. Une preuve de plus que cette «réforme» est une réforme contre les femmes.

Crédit photo KindelMedia/Pexel.com, usage libre sous licence ouverte Pexels.com.
Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer